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Bulletin de l'amicale (2019) - L’amicale, fidèle partenaire des concours littéraires

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L’amicale, fidèle partenaire des concours littéraires

Chaque année, au mois de Mai, la remise des prix des concours littéraires « A vos plumes » et « Graines de poètes » est un moment fort et privilégié de la vie du lycée. 2018 n’a pas manqué à la règle laissant l’auditoire admiratif du réel talent de nos jeunes auteurs.

« A vos plumes » :

Ce concours réservé aux élèves du Lycée E. Duclaux a inspiré 24 élèves. Onze nouvelles ont été sélectionnées et figurent aujourd’hui dans un recueil. Si les années précédentes, les textes étaient empreints d’une certaine noirceur ou cruauté, ceux de la 18ème édition connotent une certaine gaieté et de l’optimisme….

Pour établir le palmarès, le choix du jury a été difficile en raison de la qualité de tous les textes :

  • • Le Grand Prix « A vos plumes » a été décerné à Armelle Lallemand (classe de Seconde) pour « Autant en emporte le temps »,
  • • Le Prix Spécial du Jury est venu couronner Clara Cellier (classe de Seconde) pour « La foule des visages oubliés »,
  • • Le Prix de l’Amicale des Anciens remis par Marie Daguzon et André Balthazar membres du jury, a été attribué à Solal Moins-Raphanel (classe de terminale L) pour « Soldats ».

Soldats Là-haut, la tourmente, l’ouragan invisible, un monde à part. Les soldats se forment, prennent leurs positions au bord de la citadelle de fumée grise, le regard dans le vide. Armés du froid glacial, d’un courage inébranlable et d’un coeur de glace immuable, ils se lancent. C’est le grand saut. Un instant où tout semble vide, ne plus exister. Celui qu’on ne fait qu’une fois, dont on se rappellera toute sa vie. Je sens le vent nous embaumer doucement mais sûrement, je peux voir les autres compagnons qui sautent eux aussi, qui jaillissent à côté de moi. On fend la bise, on descend sans s’arrêter, avec la conviction qu’aujourd’hui, on est utile. On en a mis du temps, à se former, à s’équiper. Pourtant, nous sommes prévus, à l’heure, survolant et attaquant un monde que l’on ne connaît pas. Un monde que je découvre au fur et à mesure de ma descente. Je ne pense plus à rien, me laisse guider, je fais des ritournelles, danse une valse au milieu de mes frères et soeurs, oubliant tout, ne laissant que la beauté de mon éternel présent m’enrober, me protéger, me guider.

Soldats

Tout d’un coup, elle est là. La bourrasque. Elle arrive, elle m’emporte, je me débats, rien à faire. Je me retrouve perdu au milieu de mes camarades, malmené par un vent que je ne connais pas. Ce vent, celui qui nous maintient en l’air, qui ne nous fera jamais atterrir, ce maudit vent qui ne nous fera jamais le plaisir de nous emmener là où on veut. Une seule

solution : s’offrir à lui, se laisser guider. Moi et mes camarades fermons les yeux, on s’abandonne à la Borée, au Burga. On laisse notre âme – image un peu surfaite, vous me l’accorderez – aux dieux.

Quelques moments plus tard, je me réveille. Engourdi par la lente descente et l’absence de mouvement, c’est avec beaucoup d’efforts que je me remets en place. J’ai échappé au vent. Il m’a laissé, abandonné. Je vois les autres compagnons qui fendent le blizzard loin de moi, et je décide de les rejoindre. Je me propulse de tout mon poids vers l’avant, je me rapproche du sol, avec une certaine précipitation. La plupart de mes frères d’armes sont à terre, immobiles. Il y a encore plusieurs mètres qui me séparent du sol. J’arrive. Je me pose, avec légèreté, la tête en direction du ciel d’où je viens. Je ferme les yeux, lentement, une dernière fois. Les enfants m’admirent, je suis une sorte de rêve éveillé pour eux, un rêve froid, un rêve où le bonheur est congelé, omniprésent. Je suis la hantise des camionneurs des routes de campagnes, le cauchemar des bus, et aussi du concierge qui tous les matins me pousse hors du chemin jusqu’aux salles de classe. Je suis la neige.

Solal Moins-Raphanel

« Graines de Poètes » :

Le concours « Graines de Poètes » existe depuis 17 ans et cette année encore, il a séduit plus de 250 lycéens issus de huit lycées cantaliens.

Pourquoi se présentent-ils ? Pourquoi s’intéressent-ils à la poésie ? Afin de tenter de répondre à ces questions, quatre élèves du Lycée E. Duclaux ont participé à une vidéo diffusée lors de la remise des prix du concours.

Si les thèmes d’inspiration sont différents, il ressort de ces entretiens un réel besoin de communication, d’expression et de création assouvi pleinement par nos jeunes au travers de leurs oeuvres. (Ceci est plutôt rassurant à l’heure actuelle où nous nous inquiétons sur le comportement des adolescents utilisant de façon abusive les réseaux sociaux numériques pour communiquer).

Le jury devait choisir parmi 40 poèmes (5 par établissement).

La sélection a été faite comme suit pour ce très bon « cru » 2018 :

  • • Prix « Graines de poètes » remis à Clara Cellier du Lycée E. Duclaux pour « Cendres de Vie »
  • • Prix « Jeune talent » décerné à Armelle Lallemand du Lycée E. Duclaux pour « Songe profane »
  • • Prix « Orphée » attribué à Anastasia Kiporenko du Lycée E. Duclaux pour « A rhumour ».

NB : un prix « Orphée » a été attribué au meilleur poème de chaque établissement.

Ci-dessous les poèmes sélectionnés :

André Balthazar

lallemand

Prix « Jeune Talent »

Songe profane

Kiporenko

 Prix « Orphée »

À rhumour

cellier


Prix « Graines de poètes »

Cendres de vie

 

Les murs sont prisons, le ciel est de fer,

Mon coeur bat mal, manque des temps.

La Terre est de plomb, privée d’atmosphère,

Ce matin luit un soleil rouge sang.

Et les nuages blancs et gris,

Linceuls des jours passés,

Murmurent au travers de la pluie

De sombres légendes oubliées.

Mon coeur bat mal, marque des pauses,

Une oppression infime et profonde.

Peu à peu la certitude s’impose :

Je suis étrangère à ce monde.

Les cris, les trottoirs, le métro,

Les moteurs qui grondent.

S’éteint progressivement le chant des oiseaux,

Découvrant peu à peu l’oeuvre immonde.

Où se sont donc cachées les étoiles ?

Un à un mes doutes se fondent,

J’observe ces milliers d’ombres pâles :

Je suis étrangère à ce monde.

Trop souvent je ferme les yeux,

Pour ne plus distinguer les fumées,

Les hommes fantômes, corps comateux,

Les sonneries et contraintes imposées.

Cette certitude me blesse en douceur,

À mesure que sur l’eau se répand l’onde,

Elle étend son emprise sur mon coeur :

Je suis étrangère à ce monde.

Armelle Lallemand

 

Ô, bienvenue, mon cher rhume.

Ça fait longtemps qu’on n’s’est pas vu.

L’automne dernier t’en souviens-tu ?

Tu m’as choisie, j’étais émue.

Mes petites mains avaient si froid,

J’étais saisie, toute tremblante.

Je m’ennuyais en file d’attente,

Un simple baiser sur ma tempe…

Ça te dit rien ? Oh, quel dommage.

C’est vrai que tu t’arrêtes pas à ça

Papillonnant Casanova,

J’étais tombée malade de toi !

Anastasia Kiporenko

J’erre, sans but précis,

Déambule dans la ville,

Dans les rues bercées par la nuit,

Où des heures durant je m’exile.

Mes chaussures claquent,

Contre l’asphalte sombre,

Où titubent les insomniaques,

S’égarant derrière leur ombre.

Au-dessus de tous les toits,

Voluptueux, plane l’espoir,

Dans ses vapeurs de soie,

J’ai cru l’apercevoir.

Mais alors, résonnent dans mon âme

Tombent dans mon esprit,

Glissent contre le macadam,

Les douze coups de minuit.

La vie me rattrape,

Elle s’écoule dans le sablier,

S’est ouverte cette trappe,

Vers la réalité.

Dans ma léthargie,

Dans mon infinie torpeur,

J’ai cru en la vie,

À l’épilogue de mes peurs.

Mais en ce soir de décembre,

Par ce froid grisant,

Ont laissé place à des cendres

Mes espoirs brûlants.

Clara Cellier