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Années 68 et suivantes.

rouquetSuite des deux précédents articles.
1968 approchait !... 1968 était passé…

Les élèves avaient manifesté. Même si, nombreux étaient ceux qui n’y voyaient que l’obtention possible de règles assouplies, de contrôles moins contraignants, beaucoup y trouvaient le moyen, les médias aidant, d’abattre les rigueurs de la discipline et d’assouvir des aspirations nouvelles.

Enfin et comme souvent, un dernier groupe suivait, profitant de l’ambiance de vacances au mois de mai !

Comme dans beaucoup de lycées de Province, les soubresauts des « événements » vécus dans les grandes villes ne parvenaient qu’assourdis et avec retard jusqu’au lycée Emile Duclaux. Il n’empêchait que des valeurs nouvelles montaient au dessus de l’écume des péripéties et les événements qui se déroulaient à Paris en répercutaient l’écho dans les rues d’Aurillac.

Les années qui suivirent connurent ici et là des excès tant du côté des tenants du passé que de ceux qui cherchaient les chemins de l’avenir.

Disons simplement que les aspirations nées de 1968 s’accommodaient mal de la survie de pratiques antérieures telles qu’elles résultaient de l’école de la 3ème République.

Il fallait conjuguer dialogue, souplesse, explications, prise de conscience des problèmes de l’adolescence, individualisme avec des règles expliquées, consenties et acceptées par les adolescents et leur famille d’une part ; et le corps enseignant et administratif rompu à des pratiques dépassées d’autre part.

Si les contrôles du travail et les examens n’étaient pas fondamentalement remis en cause, les méthodes pédagogiques et les règles de la « vie scolaire » (nouvelle appellation de l’ordre et la discipline) devaient évoluer. Cela se vérifiait dans tous les lycées de France. Le Ministère de l’Instruction devenu après la guerre : Ministère de l’Education Nationale, devait prendre la part qui lui revenait et adapter les textes, règlements et directives du gouvernement.

Si l’éducation est bien ce processus qui conduit à travers les tumultes de l’adolescence l’enfant, dépendant de ses parents, vers l’âge adulte, c'est-à-dire autonome ; ce processus doit être accompagné et cette évolution maîtrisée ; sinon c’est une révolution, une explosion donc pas maîtrisée.

C’était la fin du Surveillant Général responsable de l’ordre et la discipline. Il fallait le remplacer ou plutôt mettre en place une fonction nouvelle. Ce sera la création du Corps des Conseillers d’Education. Le mot est lâché : éducation, aller vers l’autonomie en accompagnant. Il en découle naturellement une méthode et des pratiques à innover, même si chaque éducateur a les siennes. Les piliers en sont : l’écoute, le conseil, l’aide ; et comme dans tout projet, l’indispensable évaluation. Tout un programme de dialogue !

Ces enseignants nouveaux ont fait aujourd’hui la démonstration de leur nécessité ; ils ont largement et depuis 40 ans contribué à huiler le fonctionnement du système entre élèves-adolescents et parents-professeurs ; enfin avec les partenaires sociaux.

C’est là un fait important dans l’évolution du système des lycées en France. Fortement impulsés par le Ministère, les règlements de fonctionnement des lycées furent conduits diversement. Au lycée Emile Duclaux, les services de la vie scolaire en eurent l’initiative en 1976, année qui vit aussi l’installation de la mixité dans l’établissement. Ce règlement fut rédigé en concertation avec la direction, les enseignants ; les délégués de classe. Ils prenaient en compte certaines aspirations des élèves. L’équipe de direction y souscrivait ; quelques professeurs regrettaient de ne plus disposer du bras séculier (le surveillant général) pour régler leurs problèmes de discipline ; certains parents craignaient l‘excès de liberté accordée aux élèves (par exemple les sorties en ville entre les classes).

Les sanctions formelles (privation de sorties, devoirs supplémentaires etc.…) disparurent progressivement, remplacées par le dialogue et la responsabilisation des adolescents.

La confiance entre adultes et élèves revenait progressivement. Même si parfois quelques groupes se faisaient remarquer, aucun conseil de discipline n’était réuni.

Cette période fut marquée par l’empreinte d’un proviseur grand humaniste parmi les sages que la mort emporta brutalement. Il s’agissait de Monsieur Bouvelot. Son successeur sut laisser chacun face à ses responsabilités.

A.Rouquet